Les jeux vidéos sont à l’origine un loisir pratiqué par environ 2,5 milliards de personnes dans le monde, dont environ 31 millions de personnes en France. Il est d’ailleurs facile de penser que les adeptes des jeux vidéos fassent partis des jeunes générations, pour autant la moyenne d’âge des joueurs est de 34 ans. Ce loisir qui est censé être un moyen pour se détendre, n’est pas pour autant sans danger. D’ailleurs, il n’est pas rare que cette pratique excessive des jeux vidéos engendre des addictions.
Addiction aux jeux vidéos : une maladie ?
Les risques de dépendance sont importants et ceux-ci concernent notamment les jeux en réseaux et notamment les jeux de rôle multi-joueurs (MMORPG). On peut parler d’addiction lorsque le joueur se livre à ce type de loisir régulièrement de manière excessive. Les jeux vidéos ont été pointé du doigt de nombreuses fois et rapidement catégorisés dans les pratiques addictives.
Cette addiction a par ailleurs été reconnu le 18 juin 2018 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), comme maladie à part entière appelée « gaming disorder ». L’OMS définit celle-ci comme « un comportement lié à la pratique des jeux vidéos ou des jeux numériques qui se caractérise par une perte de contrôle sur le jeu, une priorité accrue accordée au jeu au point que celui-ci prenne le pas sur d’autres centres d’intérêts et activités quotidiennes et par la poursuite ou la pratique croissante du jeu en dépit de répercussions dommageables ». Le nombre de joueurs mondialement touchés par l’addiction est aujourd’hui estimé entre 0,5% et 4%.
Les causes de cette addiction
La pratique des jeux vidéos peut résulter d’une recherche de divertissement, de plaisir ou bien tout simplement d’un besoin d’interaction sociale. De ce simple fait, les causes créant un trouble addictif du jeu vidéos sont multiples :
- Chez certaines personnes déjà fragilisées psychologiquement l’usage des jeux vidéos peut vite devenir dangereux, entrainant rapidement une perte de contrôle.
- Utilisé comme un refuge face aux problèmes du quotidien.
- Certains types de jeux vidéos peuvent être problématiques. Notamment lorsque la reconnaissance sociale du joueur est mise en avant, que cela soit pour des compétitions ou pour la création de groupe.
Afin de déceler une potentielle dépendance, l’OMS a fixé trois points d’alertes :
- Un temps important accordé aux jeux vidéos
- Une perte de contrôle
- Conséquences négatives sur la vie quotidienne
Ces troubles du comportement doivent se manifester sur 12 mois consécutifs minimum pour pouvoir être diagnostiqués comme une maladie. Chez l’enfant ou bien l’adolescent, il faut être vigilant et être apte à repérer certains signes avant-coureurs tels que l’isolement de l’enfant, les troubles de l’attention, de la concentration, les troubles du sommeil, une prise de poids engendrée par la sédentarité ou bien des performances scolaires en baisse.
Bien que ces symptômes ne signifient pas nécessairement une addiction, il est quand même important d’y porter une attention particulière.
Contrairement à l’enfant, l’addiction chez l’adulte peut engendrer une souffrance psychologique avec une diminution de l’estime de soi. Comme l’explique le Dr Hazart, addictologue « On peut observer chez certains patients une augmentation de l’irritabilité et de l’agressivité. Le trouble du jeu vidéo peut augmenter le risque de développer des troubles anxieux. Des symptômes dépressifs peuvent être associés ». Ainsi, dans un couple le joueur passe plus de temps à jouer qu’avec sa/son partenaire. Ces problèmes peuvent notamment se répercuter sur le couple, pouvant créer des conflits et parfois des séparations.
Comment surmonter une addiction aux jeux vidéos ?
Si vous souhaitez vérifier votre relation avec les jeux vidéos, l’association SOS Joueurs a mis à disposition un test de 10 questions. Celui-ci vous permettra d’établir un premier résultat sur une éventuelle dépendance aux jeux.
Dans l’éventualité où une addiction serait dépistée, quelques conseils peuvent être proposés :
- Ne pas mettre son ordinateur ou sa console dans la chambre à coucher.
- Fixer des temps de jeu.
- Faire attention à son sommeil et à son alimentation.
- Éteindre tous les écrans deux heures avant d’aller dormir.
- Diversifier ses activités sociales.
Si vous n’y arrivez pas tout seul, des structures ont été mises en place comme Consultations Jeunes Consommateurs ou les CSAPA. Il est également possible d’appeler Drogues Info Service au 0800 23 13 13 de 8h à 2h (anonyme et gratuit). Et pour plus d’infos vous pouvez consulter ce site sur les addictions : AddictAide